Mon histoire
Souvent mes clients et clientes pensent que j'ai toujours voulu être esthéticienne. Et bien non ! Quand j'étais petite, je ne savais pas ce que je voulais faire. Vous savez cette question "qu'est ce que tu voudras faire quand tu seras grand?". Longtemps elle est restée sans réponse pour moi car à vrai dire beaucoup de choses m'intéressaient mais pas au point de déclencher une passion, sauf peut être une chose : la philosophie. Mais je ne voulais pas être professeur ! Bref après avoir passé un bac littéraire option maths et sciences, me voilà partie à la Sorbonne pour faire des études ... de philosophie. Et invariablement la question qui revenait : "tu veux faire prof?" Et moi qui répondais : "Non. La philosophie c'est comme le droit, ça mène à tout, il suffit d'en sortir !"
Bref en poche une maîtrise de philosophie mention très bien plus tard. J'ai passé 4 ans merveilleux à lire de la philosophie. Je m'étais spécialisée en philosophie grecque et orientale (c'est important pour la suite, c'est pour ça que je le précise). Je m'inscris pour faire un CAP de librairie et j'ai travaillé à la librairie des Presses Universitaires de France au rayon sciences humaines évidemment. Malheureusement, c'était la triste époque où cette librairie a du fermer ses portes. Monsieur Morel, son directeur, me fait recruter à la librairie La Procure à Saint Sulpice toujours au même rayon pour que je puisse finir mon cursus. Mais là, me reprochant mon trop plein d'initiatives (un comble quand même!), la DRH veut me cantonner à la réserve. N'ayant pas l'âme d'une taupe, je donne ma démission et me fait recruter chez BOL, le concurrent d'Amazon sur le net (qui s'est fait bouffer par lui). Je débute donc une carrière de libraire mais en ligne. Mes journées sont du référencement de livres et conseils auprès des internautes qui recherchent des ouvrages. Encore une fois l'histoire se répète, BOL se fait raffler le marché par amazon, doit fermer et nous sommes 4 de l'aventure à être reclassés.
Je deviens..... coordinatrice logistique des décodeurs de canal +...... C'est-à-dire que je gère la gestion et la distribution des décodeurs de Canal dans tous les darty et fnac de France et de Navarre.... Le bagne pour moi, ma traversée du désert. Inutile de vous dire que c'est la pire année de ma vie professionnelle. N'étant pas faite pour la logistique, ce métier m'a quand même permis d'avoir une vision de prévisionnel et de rigueur. Mais quelle galère. C'était l'époque de Jean Marie Mesmier (J2M pour ceux qui s'en rappellent). Il ne faisait pas de licenciements chez Vivendi (car BOL appartenait à Vivendi tout comme Havas, là où je me trouvais). En fait il faisait des départs négociés. C'était des départs volontaires. On me le proposa. J'acceptais avec soulagement.
A 25 ans, j'étais au chômage pour la première fois de ma vie. Petite pause. Que faire ? Retourner en librairie ? J'adore les livres mais ça ne paye pas et c'est un métier très dur. Bref m'étant mariée et fais un enfant, j'allais aider mon mari à faire son secrétariat. Il est kiné et était débordé. Comme ne sachant que faire, je lui rattrapa son retard administratif et je discutais avec ses patients ayant un bon relationnel. Mais c'était quand même pas lourd comme travail. Et vu qu'avant je faisais 12h, je me suis vite ennuyée.
Une amie qui est passée me voir, m'a proposée de venir à une de ses réunions. Elle faisait des réunions Anny Rey, une marque de cosmétiques à domicile. J'ai trouvé ça fort sympathique, conseiller les femmes sur leur peau et comment l'entretenir à la maison me plaisait bien. J'ai toujours adoré conseiller et prendre soin des gens. Bref après une formation au sein de la marque, en plus du secrétariat,je me mets à faire des réunions. Et j'en ai de plus en plus souvent. A un moment, mon mari me dit qu'il en a marre de me voir partir. Ce serait mieux que je reste au sein de son cabinet (Il est kiné comme je vous l'ai dit, mais comme son père et sa mère était .... esthéticienne). Il veut que je fasse des soins avec lui dans son cabinet.
Alors je réfléchis à ce que je veux faire. Et je vais voir feu mon père. Je lui annonce que je veux devenir esthéticienne et travailler avec mon mari. Je me souviendrai toujours de sa tête. Nous étions à Paris. Il a pris une bouffée sur sa pipe (grand fumeur devant l'éternel et historien d'art) et me dit : "toi, tu veux devenir esthéticienne alors que tu as une maîtrise de philosophie et tellement de capacités?".... J'ai bien compris alors ce jour-là tous les préjugés et les idées préconçues que beaucoup de monde a sur les esthéticiennes.
Et voilà ma réponse.... "Oui Papa, je veux devenir esthéticienne. Et en le faisant, je continue à appliquer mes études de philosophie. Les grecs ne disaient-ils pas avoir un esprit sain dans un corps sain? Le monde occidental s'est coupé de son corps, dixit toutes les maladies psycho-somatiques. Quand on est mal dans son corps, on ne peut être bien dans son esprit. Oui j'ai envie de faire de l'amincissement et des soins de beauté, pour que les gens se remettent à aimer leur corps pour qu'ils se sentent mieux. Donc oui je ferai de la philosophie tous les jours en appliquant les principes grecs de mes études."
Il s'est remis à fumer et a fini par me dire : "si effectivement tu vois ce métier de cette façon, vas-y ma fille".
J'ai donc passé mon CAP en candidat libre en me formant avec les sous que j'avais reçu de mon départ négocié car quand vous allez voir l'ANPE en disant vouloir passer un CAP d'esthétique. On vous répond "vous êtes cadre et bac +4, vous n'allez pas vous abaisser à faire esthéticienne !' Ils ne vous financent pas votre formation. Alors que j'avais un projet, que j'étais sûre d'avoir un emploi puisque mon mari allait me salarier, etc.....
Nous avons acheté notre premier Cellu M6 et Lift6 (pour le visage) et j'ai commencé ma nouvelle aventure. Prendre soin des gens, de leur corps pour qu'ils se sentent mieux dans leur esprit. Depuis je me forme toujours plus sur l'amincissement et surtout contre le vieillissement de la peau. Nous sommes actifs de plus en plus longtemps et l'aspect qu'on renvoie est tellement important. Je m'éclate dans mon travail car j'aime apporter du bien-être et rendre mes client(e)s heureux.
Bref l'esthétique pour moi c'est une passerelle vers la beauté et la sérénité intérieure, voilà pourquoi finalement, avec un bagage universitaire, on peut s'épanouir dans un métier manuel, au contact des gens et qui va bien au-delà des apparences et du maquillage.......
#bibliographie